5ème jour à Loèche-les-Bains, à 1400m d'altitude...
Après le repos de la veille, nous décidons de grimper au col de la Gemmi, jusqu'à l'arrivée du téléphérique, à 2350m. Un beau dénivelé en perspective, 2h de montée selon les panneaux pédestres. Lien sur la carte topographique de la région http://map.schweizmobil.ch/?lang=fr&X=615765&Y=137939&scale=100000
En fait, le sentier était fermé ces derniers jours à causes des intempéries du weekend dernier ayant occasionné pas mal de dégâts en montagne (ponts emportés, sentiers ensevelis par des coulées de boue, etc.). Mais on nous a confirmé qu'aujourd'hui la montée était possible, même si le chemin n'était peut-être pas encore ouvert de façon officielle.
Oups, ce plan nous trahit d'entrée... La balade aurait-elle été plus longue que prévue?
Nous montons à travers le village pour rejoindre le départ du téléphérique, près duquel commence la montée vers la Gemmi. Comme ces derniers jours, le panneau rouge indiquant "fermé" barre encore le chemin, mais comme on nous a dit que la montée était possible, nous poursuivons. En plus, nous avons vu hier matin de nombreux randonneurs passer par là...
Le sentier monte rapidement à travers les prés, puis rejoint la forêt. Le soleil arrive enfin, nous sortons de l'ombre et de la fraîcheur matinale pour nous retrouver en pleine lumière...
Dans la forêt, nous découvrons les dégâts provoqués par les laves torrentielles : un profond canyon au milieu du chemin. Rien d'insurmontable, il suffit de marcher au bord, là où le sentier est encore en état.
Après quelques zigzags supplémentaires, nous sortons de la forêt et arrivons à proximité de la falaise. Un peu plus haut, une partie du chemin s'est affaissée, mais nous voyons deux personnes franchir le passage sans difficulté.
La balade est magnifique par cette matinée d'automne. Le sentier part à l'assaut de la falaise. Contrastes entre gris de la pierre et or des mélèzes, arbres qui s'accrochent à la pente, jeux d'ombre et de lumière...
Le sentier est toujours très bien sécurisé et ne passe pas trop près du vide. Le vertige vient plus facilement si l'on lève la tête vers la paroi qui monte au-dessus de nous sur une distance qui semble interminable! Nous sommes rattrapés par une promeneuse qui a décidé de faire la moitié du parcours car il lui restait un peu de temps avant de prendre son bus. Elle l'a fait plusieurs fois pendant la semaine car, habitant en amont des panneaux d'interdiction, elle ne savait pas que le chemin était fermé. Les dégâts n'empêchent effectivement pas le passage : plus haut, le sentier est recouvert de terre, et les barrières ont été emportées, mais nous passons sans problème.
La montée se poursuit le long de la falaise, à travers des escaliers qui permettent de franchir les surplombs rocheux.
Nous atteignons un joli replat herbeux. C'est de là que part la Via ferrata de la Gemmi-Daubenhorn, classée, comme on peut l'imaginer, dans la catégorie "extrêmement difficile": la voie s'engage dans la paroi du Daubenhorn et permet de rejoindre le col de la Gemmi en traversant les falaises. Il faut avoir le cœur bien accroché!
Face à nous, un filet d'eau dans une cavité rocheuse crée un très bel effet d'arc-en-ciel...
Avant d'arriver au col, des escaliers prennent le relais du sentier. Tout est très bien aménagé, de sorte que la principale "difficulté" du parcours vient du fait qu'il monte pendant deux heures pour un dénivelé de 920m!
Le Gemmipass, 2314m d'altitude.
Il reste encore quelques minutes de marche pour rejoindre l'arrivée du téléphérique. Nous remarquons un petit tunnel dans la roche en face du nous, surplombé d'une ouverture dans la pierre, indiquant qu'un bunker militaire se cache là-dessous. Nous décidons d'aller voir...
Vue depuis l'intérieur du bunker, en direction de l'arrivée du téléphérique et du restaurant de la Gemmi.
Au milieu du tunnel, une bifurcation permet de rejoindre le bunker. Mais en continuant tout droit, on se retrouve sur le chemin menant à la Lämmerenhütte. Comme le trajet semble plat et facile, nous continuons, du moins jusqu'à un barrage que l'on voit se dresser sur la rivière à une centaine de mètres.
Et là, grosse surprise : derrière le barrage (en fait, un mur permettant de retenir les alluvions), la rivière serpente dans une plaine caillouteuse partiellement enneigée et glacée, le Lämmerenboden. La perspective est superbe vers le fond de la vallée, au pied du Daubenhorn. Il se dégage une très forte impression d'Islande dans ce paysage, avec les différents bras de rivière qui zigzaguent dans tous les sens. Du coup, nous décidons d'aller plus avant, peut-être jusqu'au Lämmerensee.
Le Lämmerenboden
Nous traversons la rivière pour marcher du côté ensoleillé, sur le coteau le long de l'eau. Surtout, cela nous évite de traverser des zones verglacées et glissantes. Nous avons la chance de nous trouver au bon endroit au bon moment lorsque le soleil vient se positionner juste au sommet du Daubenhorn. Parfait pour la photo panoramique! (14 photos prises verticalement, assemblées avec photoshop CS5, la zone plus sombre du ciel provient de l'effet du filtre polarisant).
Plus loin, le sentier descend et nous nous retrouvons à marcher dans le lit de la rivière. La fine couche de glace qui la recouvre craque peu à peu sous l'effet du soleil, des filets d'eau s'écoulent d'un peu partout. Le terrain est parfois très boueux, il n'est pas toujours simple de trouver la bonne trajectoire, mais cette traversée est un vrai plaisir!
Le Lämmerenboden
En chemin, nous croisons David et Betty, de jeunes Lucernois qui montaient juste derrière nous pendant l'ascension du col de la Gemmi. Ils ont traversé la plaine en passant du côté de l'ombre, mais ont fini par repasser du côté ensoleillé! Bien le bonjour à eux!
Plus loin, la plaine fait un grand virage vers la droite. Sur le côté sont indiquées deux directions différentes, l'une pour le lac (dont nous nous demandons depuis un moment où il se trouve!), l'autre pour la cabane, que nous apercevons sur un promontoire rocheux loin sur la droite. Avec les Lucernois et un autre couple qui a fait le chemin en même temps que nous, nous hésitons sur le chemin à prendre. Un panneau de randonnée pédestre indique la cabane en traversant la rivière sur la gauche, alors que le chemin partant à droite, en direction du lac (qui nous est toujours invisible), a l'air de se diriger plus directement vers la cabane. Pour finir, chacun prend un chemin différent : les Lucernois rebroussent chemin pour aller faire le tour du Daubensee, l'autre couple prend à gauche vers la cabane, et nous à droite vers le lac, avec l'intention de rejoindre tout de même la cabane ensuite...
En fin de compte, tout s'explique : en partant à droite, nous découvrons le fameux lac, bien caché dans un coin en retrait. Le sentier longe le talus herbeux au-dessus de la plaine, puis un petit muret permet de traverser la rivière au bout du lac. Mais en raison de la neige, nous restons dans le lit de la rivière dont nous franchissons les différents bras pour reprendre la direction de la cabane. Pas facile, le sol est parfois très mou et instable!
Quant au chemin de gauche, il mène également à la cabane, mais plus directement, sans passer par le lac. Cela dit, le détour par ce dernier ne rallonge pas vraiment le trajet vers la cabane, à moins de faire une pause pour profiter des lieux...
Nous atteignons à nouveau le bord de la plaine. Il nous faut désormais effectuer une jolie grimpette d'une demi-heure pour rejoindre la cabane. La dernière partie traverse une barre rocheuse escarpée, en pleine ombre. Heureusement, le parcours est équipé de chaînes, bien utiles pour ne pas glisser sur les plaques de neige et de glace.
Nous atteignons enfin la cabane sur son balcon rocheux dominant toute la plaine et offrant une vue splendide jusqu'au col de la Gemmi et aux Alpes. Autour, une grande quantité de cairns émergent de la neige, dont celui-ci en forme d'arche. Magique!
Des Chocards à bec jaune, pas du tout timides... mais plutôt intéressés par notre pique-nique!
Vue depuis la cabane, notamment jusqu'au Bitschhorn, dans la vallée du Lötschental.
Le Lämmerenboden, avec le Lämmerensee sur la gauche.
La redescente est un peu plus délicate, il faut éviter de glisser dans la neige. Nous avons heureusement nos bâtons pour assurer nos pas. Arrivés dans la plaine, nous reprenons le chemin "nord" pour rejoindre la Gemmi (l'autre est déjà dans l'ombre).
Le sentier bordant le Lämmerensee et menant jusqu'au point où traverser la rivière.
Serait-ce un obus... ?
Le retour vers la Gemmi sur le Lämmerenboden, déjà largement gagné par l'ombre.
L'un des petits panneaux du Lämmeren Gletscherpfad, un sentier thématique d'environ 11 kilomètres. Chaque station correspond à une explication sur la flore, la faune ou la géologie des lieux, fournie par une brochure dont il faut s'équiper avant le départ.
L'entrée du tunnel qui nous a permis de découvrir une si belle seconde partie de balade...
L'ancien hôtel situé juste en-dessous de l'arrivée du téléphérique.
Vue sur Loèche depuis le col de la Gemmi.
A la descente, nous voyons pour la dernière fois le chemin que nous avons emprunté pour la montée. Toujours aussi impressionnant, vu de dessus!
Et, surprise finale, nous constatons que le panneau situé au début du sentier de la Gemmi a viré au vert, ce qui signifie que le chemin est désormais à nouveau officiellement ouvert! Tant mieux, car c'est vraiment une toute belle balade.
Le soir, comme de coutume, nous profitons des eaux, dans le spa de notre nouvel hôtel, très bien aménagé, puis au Burgerbad, pour détendre nos muscles dans le bassin à 44°C. Le tout suivi d'une délicieuse fondue servie dans un restaurant montagnard typique!
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