mercredi 22 décembre 2010

101009 Vallon de Réchy

Voici une balade plus longue que d'habitude: selon swiss-topo, aller-retour depuis Chiesso jusqu'au lac du Louché, 6h00. Pour nous, avec multiples arrêts photos, petite pause pique-nique au lac, rencontre avec le cerf et son brame, le tout a duré plus de 8h00!

Le vallon de Réchy: comme d'hab, cliquer sur la carte pour apprécier plus de photos et le trajet géolocalisé.

Le temps s'annonçant clément pour ce 9 octobre 2010, il fallait profiter de faire cette magnifique balade avant que l'hiver n'entre en scène, car le lac du Louché se trouve à plus de 2500 mètres d'altitude. La météo des week-ends suivants nous confirmera que c'était bien la dernière occasion de découvrir ces lieux avant la saison froide!

Il existe de nombreux accès au vallon de Réchy, depuis le val d'Hérens ou le val d'Anniviers. Nous avons choisi de partir depuis le Chiesso, sur les mayens de Nax. Le parcours, mis à part la montée au col de Cou, présente moins de fortes dénivellations depuis ce côté. De toute façon, l'accès depuis le Crêt-du-Midi ne serait pas possible aussi tard dans la saison, car la télécabine s'arrête à mi-parcours (ce qui rendrait la balade bien trop longue).


Départ un peu après 10h. Le temps est beau, même si le ciel est légèrement plus voilé que prévu. Il fait plutôt frais, mais comme nous attaquons tout de suite la montée vers le col, il ne faut pas longtemps avant que nous nous délestions de nos vestes. C'est même en t-shirt que nous arriverons au sommet!


Les couleurs de l'automne se sont déjà bien imposées à cette altitude...


Au loin, le col de Cou. La montée n'est pas vraiment difficile, même s'il y a tout de même 500 mètre de dénivelé depuis le Chiesso, situé à 2068m.



Depuis le col, la vue est dégagée sur le vallon de Réchy, avec, au fond, les Becs de Bosson. Un petit vent froid nous accompagne tandis que nous prenons une pause au pied de la croix, avant d'affronter la suite...


Depuis le col, on peut soit descendre tout droit vers l'Ar du Tsan, puis remonter tout le vallon jusqu'au Louché, soit continuer directement en direction du lac, en passant par les hauteurs, sur un trajet plus ou moins plat (sur une bonne distance, en tout cas). La seconde option, que nous avions déjà choisie à l'avance, est meilleure, car elle évite de passer deux fois par le même chemin du fond du vallon. En plus, elle évite d'accumuler les grandes montées et descentes...

Nous rejoignons la gouille du Potoc. A partir de là, le chemin recommence à monter. Quelques nuages s'accumulent au fond de la vallée...


Les panneaux indicateurs au niveau du Louché, à 2580 m. Depuis là, de multiples balades sont possibles : rejoindre Mase ou Saint-Martin (val d'Hérens) par le Pas de Lovégno, se rendre à la cabane des Becs de Bosson, ou même partir pour Grimentz, au fond du val d'Anniviers. Il y a d'ailleurs pas mal de monde autour du lac, et tous ces gens prennent des directions différentes pour continuer leur randonnée.


Pause pique-nique autour du magnifique lac du Louché, cristallin à souhait. Le froid est devenu plus mordant, et quelques nuages capricieux squattent la place du soleil, nous privant d'un peu de chaleur. Mais nous ne boudons pas notre plaisir de nous trouver dans ce lieu retiré, entouré de montagnes légèrement enneigées. Depuis le temps que nous voulions faire cette balade!



Le soleil nous retrouve alors que nous amorçons la descente par la fond du vallon. La partie supérieure de celui-ci forme une sorte d'escalier géant: des étages quasiment plats se succèdent les uns aux autres. La Rèche les traverse paresseusement en formant de beaux méandres parmi les herbes alpines, puis se précipite joyeusement au niveau suivant.




L'Ar du Tsan est le niveau le plus vaste: un grand plateau herbeux traversé par la rivière et s'ouvrant généreusement sur la vallée du Rhône.


La Rèche, juste avant qu'elle ne dévale une longue pente en formant une jolie cascade.




La cascade, vue depuis l'autre côté. Vu l'heure et la saison, le soleil est déjà bien caché par la montagne. C'est donc dans l'ombre que nous longeons la vallée. Loin en contrebas, des alpages bordent la rivière. La saison du brame du cerf bat son plein, mais aurons-nous la chance d'entendre ce cri si étrange?


Au bout d'un moment, en tendant bien l'oreille, nous pouvons capter une longue plainte qui ne vient vraisemblablement pas des vaches qui paissent tranquillement sur l'alpage du fond de la vallée. Peu après, le son se rapproche: il s'agit clairement du fameux brame. Impossible de décrire ce cri très particulier, rauque et légèrement effrayant. Sûr que nous nous sentons un peu de trop dans une ambiance devenue tout d'un coup plus sauvage. Le spectacle n'est pas fini: en regardant d'où viennent les cris, nous apercevons plusieurs cerfs traversant les pierriers au-dessous de nous, ainsi que des biches ou des cervidés plus jeunes. Magnifique et plutôt rare! Ci-dessous, un cerf au pied des mélèzes.


La balade non plus n'est pas encore finie, et de loin! La traversée à flanc de montagne est bien longue et met nos articulations à rude épreuve! Heureusement, les couleurs automnales sont toujours aussi splendides...


Après avoir atteint l'arête du vallon, nous bifurquons pour cheminer parallèlement à la vallée du Rhône. Nous retrouvons enfin le soleil, même s'il ne nous réchauffe plus du tout à cette heure. La fin de la balade se fait parmi les mélèzes en feu, dans une pâle luminosité de coucher de soleil. Il n'y a personne d'autre que nous, c'est un vrai bonheur.


Nous rejoignons notre véhicule peu avant 19h, ravis d'avoir fait une si belle balade. Longue, mais belle!

Pour ponctuer cette journée automnale, un plat bien de saison: une bonne brisolée (châtaignes cuites au feu), et ses nombreux accompagnements!

samedi 20 novembre 2010

100913 Sanetsch-cabane Prarochet

Voici une balade qui nous change des bisses. Le Sanetsch.

C'est un nom qu'il me semble avoir souvent entendu dans les conversations en Valais, nous y voilà!

l'église de Saint Séverin devant Prabé et la pointe des Tsarnettes 2599m

Le tunnel à voie unique, juste avant d'arriver à Tsanfleuron, 2114m

La région est desservie par les cars postaux. Ravis de ne pas en avoir rencontrés dans le tunnel, ils ont toutes les priorités...

Départ de Tsanfleuron, 2114m à travers les lapiaz (roche calcaire creusée par le ruissellement de l'eau) de Tsanfleuron jusqu'à la cabane de Prarochet 2556m. Le début du chemin n'est pas tout à fait clairement indiqué, nous tournons un peu en rond avant de trouver le bon sentier.

Sur la gauche, la Dent Blanche et Le Cervin

Sur la gauche, la Tour St Martin 2908m, à droite, Becca d'Audon 3122.5m

Souvent, elle font un cri pour avertir du danger, mais c'est le seul indice de leur présence. La chance a voulu que cette marmotte ne crie pas mais nous offre sa présence toute proche, sans grosse crainte à notre vue.

Au début, le sentier monte gentiment sur l'alpage, puis devient de plus en plus rocailleux. Mais ce décor minéral n'empêche pas la végétation de prospérer.



Prendre le chemin comme indiqué nous mène dans le creux d'un vallon, nous cachant la vue sur les Alpes dont le Cervin. Alors qu'en prenant la direction de Derborence, nous aurions pu rejoindre plus tard le sentier pour Prarochet, tout en profitant de la vue en longeant la crête.

La montée se poursuit à travers les lapiaz. C'est très pratique pour marcher (même si ça monte), il faut juste se méfier des trous qui percent la roche un peu partout. Certains forment tout de même de grands creux dans lesquels un promeneur pourrait tomber! Partout, l'eau a façonné la roche et creusé une multitude de petites rigoles dans la pierre. Très artistique!


La chance veut que nous découvrions de superbes edelweiss, la reine de la montagne...


Après une bonne marche, nous apercevons enfin la cabane de Prarochet, 2556m. Entre temps, des nuages ont fait leur apparition et un vent froid s'est levé. Nous ne demandons pas mieux que d'entrer un moment pour nous réchauffer un peu!

A l'intérieur, deux habiles cuisinières proposent quelques plats savoureux. Nous craquons pour une bonne soupe à l'orge et un bouillon, accompagnés d'un morceau de fromage. Délicieux et revigorant! Pour le dessert, une petite tartelette à la noix est la bienvenue...


En sortant, nous retrouvons le soleil, mais il ne fait pas vraiment plus chaud. Le sentier descendant serpente à travers les rochers, croise de petits lacs (le glacier de Tsanfleuron n'est pas loin au-dessus de nous) en direction du col de Sanetsch.


La descente est assez physique, il faut parfois s'aider des mains pour franchir certains passages sur la roche.


Deuxième coup de chance de la journée : nous sommes intrigués par une foule de promeneurs, les yeux levés vers les falaises au-dessus de nous. Ils sont en train d'observer un couple de gypaètes barbus tranquillement installés au pied d'une paroi rocheuse. Assurément une rencontre très rare!


Après avoir rejoint le col au terme d'une assez longue descente, nous poursuivons, en voiture, jusqu'au barrage et au refuge de la Lé, merveilleux chalet de montagne qui fait office de restaurant et d'hôtel (grâce aux petites cabanes romantiques situées juste à côté). L'endroit est très fréquenté par les Valaisans autant que par les Bernois, qui disposent d'une petit téléphérique depuis Gsteig. Il faut dire que le patron est une personnalité et que le lieu ne manque pas de charme...


Vue du restaurant, joliment décoré...



Vue sur le canton de Berne.


De retour au col, nous jetons un dernier regard sur les lapiaz et le glacier de Tsanfleuron...


Lors de notre descente vers la plaine, nous voyons, sur le versant opposé de la vallée, le bisse de Savièse, récemment réaménagé. De nombreux ponts suspendus passent au-dessus des pierriers. Le trajet a l'air assez impressionnant, mais est certainement splendide. Le sentier du bisse doit encore être prolongé dès l'année prochaine en principe, ce sera donc une balade à faire dans quelques années....